Ospedaletti la città delle Rose
Le premier marché aux fleurs
Derrière chaque miracle, il y a toujours un saint. Et peut-être deux. En effet, en amont de la prodigieuse floriculture socio-économique d'Ospedaletti on retrouve en l'an du seigneur 1850, deux événements d'une importance décisive: l'arrivée du tout premier "Touriste" (comme on appelait alors les "globe-trotters") et l'émergence de la floriculture. Une activité de production qui, favorisée par le climat inestimable de la Riviera, a dû changer radicalement le sort du pays et de son arrière-pays et employer huit générations de floriculteurs. Avant cela, et jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle, l'économie d'Ospedaletti et de toute la région était basée sur l'activité portuaire, la pêche et, surtout, sur la culture des agrumes.
L'acte de naissance de la floriculture est signé par l'un des hommes les plus prestigieux dans le domaine de la génétique. Le professeur Mario Calvino, qui indique une date précise: 3 mai 1874. Et écrit: «… ..le commerce des fleurs est né à Ospedaletti, en 74, par le travail d'un certain Luigi Bessi qui allait tous les jours au marché pour acheter également certaines de ces fleurs qui ont été apportées par les Ortolani. Les femmes au foyer de SanREmasche, les dames et les servantes de la colonie étrangère, ainsi que les fruits et légumes ont également acheté des fleurs de prairie et des plantes ornementales sur les étals quand il y en avait. «Un matin, raconte Mario Calvino, père du grand écrivain italien Calvino, alors que Luigi Bessi rentrait chez lui avec un bouquet de fleurs tiré du marché, il a rencontré un ami, un marchand de textile parisien du nom de Julien, qui hivernait entre Sanremo et Nice.
Cette rencontre fut décisive, car monsieur Julien, sirotant un "amer", fit observer à Bessi que ces fleurs de prairie, si elles étaient allées à Paris ce matin-là, à cette époque, se seraient vendues au poids. "Pas de problème, et bientôt fait", a déclaré Bessi, en retour. "Dites-moi simplement où les envoyer à Paris, et je vous les enverrai." Ainsi est née la première entreprise florale de tous les temps, Julien & Bessi ", qui a commencé son activité avec l'envoi, à Paris, de deux paniers quotidiens de roses du Bengale, de violettes de Taggia, de Rose del Poggio et de marguerites , anémones et renoncules des champs. Il ne faut pas oublier que le premier marché floral de la Riviera a ouvert ses portes à Ospedaletti en 1994, trois ans plus tôt qu'à Sanremo. Parmi les pionniers de notre artisanat floral mémorable, ceux qui, il y a près d'un siècle, ont commencé la culture et l'acclimatation des plantes et des fleurs tropicales, aux côtés du "fabuleux" Ludovico Winter de Heidelberg et Alphonse Karr et Thomas Hambury, jusqu'au dernier "maghidel" fiore "Domenico Aicardi et Ermanno Moro, Meilland et Guilland, il est juste de se souvenir de Louis Isnard, un provençal arrivé à Ospedaletti comme jardinier en chef de la Société française lyonnaise, non seulement il a commencé à cultiver l'oeillet, mais il a donné vie à une authentique école de floriculture, certainement le premier au monde. pendant deux ans, entre 1893 et 1894, le chevalier Isnard a donné des cours à des dizaines d'étudiants, leur révélant les secrets magiques de la génétique florale et, par conséquent, la production d'oeillets pour les boutures et la création de nouvelles variétés de semis. Parmi les invitées notables d'Ospedaletti durant ces années, deux jeunes femmes se distinguent, déjà célèbres ou proches de célébrités. Leurs noms: Mary Goldwin et Catherine Mansfield. Malade à la poitrine, la grande romancière de "Dans une pension allemande et" La garden-party "a écrit à des amis qu'elle avait trouvé" dans le climat balsamique d'Ospedaletti, dans une maison rose avec deux cèdres en face et la mer ", espoir et intérêts de L'autre femme célèbre dont nous aimons nous souvenir, la Goldwin, était la «douce compagne» de Peter Shelley, le grand poète romantique qui, marin passionné, se noierait, jeune, à l'été 1922 au large de Viareggio, dans le naufrage de son "Ariel". Et Marie, dans le "Journal d'un amour" publié, en son temps, également en Italie, dit que lors du bref atterrissage dans la baie d'Ospedaletti, "délicieux pays de dix maisons et deux églises, mais cela suffit sortir de la maison pour se faufiler dans la mer ..... "il avait inventé l'un des personnages les plus universels de la littérature fantastique: le dérangeant" Frankestein ".
Beaucoup a été dit et écrit sur tout cela, en toute occasion et dans toutes les langues. Les incroyables beautés naturelles de cette Riviera ne sont pas des inventions de brochures touristiques. Le "Jardin du monde" dont Kipling a écrit est toujours là. En effet aux deux "miracles" mentionnés ci-dessus, il est juste d'en ajouter un troisième: l'émerveillement du climat. Un cadeau qui fait d'Ospedaletti le pays le plus tempéré d'Italie et donc d'Europe. Un lieu unique, avec un hiver doux et un été jamais chaud, où, selon les données statistiques, la moyenne mensuelle des heures d'ensoleillement est de 180 heures, contre 117 à Merano, 130 à Davos et 80 à Saint-Moriz .
